Les spécificités du deuil dans le cas d’un décès après une longue maladie
Le deuil dans le cas d’un décès qui survient après une longue maladie a ses spécificités, comme la survenue du phénomène de deuil anticipé. Le point dans cet article.
Quelles qu’en soient les circonstances, la perte d’un être cher est un drame que l’on vit quasiment tous une ou plusieurs fois dans notre vie. Mais le décès d’une personne de la famille qui survient après une longue maladie présente certaines spécificités, comme le fait de vivre un deuil anticipé lorsque le malade entre dans une phase terminale et passe aux soins palliatifs.
Le phénomène de deuil secondaire : un bouclier émotionnel
Le concept de deuil anticipé fait référence au fait que l’entourage d’une personne atteinte d’une maladie incurable et dans son stade terminal entame le deuil avant même le décès de l’être cher. Il s’agit d’un phénomène psychologique volontaire ou involontaire que nous mobilisons en tant que bouclier émotionnel pour amortir le choc du décès lorsqu’il surviendra. Bien sûr, les tâches administratives (certificat et acte de décès, clôture des comptes bancaires, retraite…) et organisationnelles (obsèques, invitations…) qu’il va falloir assumer par la suite vous mettront à chaque fois devant le fait accompli… mais le deuil anticipé vous aura déjà délesté d’une (petite) partie de votre chagrin. N’hésitez pas à témoigner de votre reconnaissance à ceux qui vous ont aidé pendant cette période difficile, que ce soit pendant la longue maladie ou après le décès. Vous pouvez faire vos cartes de remerciement de décès sur le site remerciementdeces.fr.
Nous voyons le malade changer, jour après jour. Son état de santé se dégrade et il devient entièrement dépendant de ses proches et du personnel médical. Par exemple, un mari autrefois actif, fort et protecteur, reste alité et dépend de sa femme pour se laver et se nourrir. La tristesse intense que ressentiront sa femme et ses proches ne découle aucunement des tâches à accomplir, mais plutôt du sentiment de dépendance que le mari doit ressentir. Ces situations de fin de vie déclenchent donc un phénomène de deuil anticipé. Mais il y a aussi autre chose : les pertes financières qui peuvent résulter de l’alitement d’un proche malade. Un foyer qui devient du jour au lendemain sans aucun revenu viendra ajouter à la douleur de la maladie une préoccupation pécuniaire majeure, surtout en présence d’enfants à charge. Les factures, les médicaments et les autres dépenses restent exigibles, ce qui complique davantage les choses.
La mortalité du conjoint survivant est élevée pendant la première année de veuvage
Dans le cas spécifique d’un décès qui survient après une longue maladie, vous allez ressentir une tristesse profonde, comme dans tous les deuils, mais aussi un sentiment de soulagement : l’être cher n’a plus à souffrir physiquement. Si vous étiez un « aidant » qui s’occupait au quotidien du malade, vous allez pouvoir vaquer à nouveau à vos occupations, ce qui peut être déroutant pendant les premiers jours qui suivent le décès. Il est également normal de ressentir une certaine culpabilité et de se poser des questions quant à la qualité des soins dispensés. Ce sentiment de culpabilité ne se nourrit d’aucune part de vérité, mais il fait partie du processus de deuil lorsque la mort vient clore une longue maladie. Il s’agira pour l’aidant de retrouver une certaine normalité. Il va falloir repositionner son identité sans l’être cher. Il va falloir également « meubler » son quotidien maintenant que le malade n’est plus. Un aidant endeuillé peut se retrouver à errer dans la maison sans but précis. C’est pourquoi il ne doit pas hésiter à se trouver une nouvelle passion, à se mettre au sport, à solliciter la présence de son entourage ou encore à relancer sa vie professionnelle s’il le souhaite. Il faut savoir que la mortalité du conjoint survivant est statistiquement élevée pendant la première année de veuvage. En cause notamment : les idées noires, mais aussi et surtout une perte de motivation qui vient aggraver les maladies sous-jacentes liées à l’âge. Au moment de la mort de l’être cher, le système immunitaire du conjoint, du parent ou de l’ami proche est atteint, ce qui peut les mettre aux prises avec leurs problèmes de santé. Il est donc impératif de bien manger, de se reposer, de consulter s’il le faut, de faire de l’exercice et de s’autoriser à passer du bon temps.